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jeudi 17 mai 2012
La "libération" du Zaïre, 15 ans après...
17 mai 1997 - 17 mai 2012, cela fait quinze ans, jour pour jour depuis que l'Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDL) mettait fin au règne du Maréchal Mobutu Sese Seko, après une guerre de seulement quelques mois, lancée depuis les maquis du Sud-Kivu.
L'armée de kadogos (enfants soldats recrutés au fur et à mesure de la bataille vers Kinshasa), soutenue par les armées rwandaise et ougandaise entrait triomphalement à Kinshasa, tandis que le vieux Mobutu prenait le chemin de l'exile, comble de l'humiliation qu'il venait de subir. Les Zaïrois ont accueilli Laurent Désiré Kabila comme un sauveur, un libérateur des trente années de règne de Mobutu.
Je ne souhaite pas m'attarder sur les mérites et les ratés du Mzee et de son AFDL, car le fait que cet événement a été vécu à juste titre comme un tournant majeur dans leur histoire, et jusqu'au jour la majorité des Congolais de tous bords considèrent L.D. Kabila comme un véritable révolutionnaire visionnaire et patriote.
L'unique question que je considère comme essentielle, à ce jour anniversaire, c'est celle de savoir l'héritage qu'il reste au Congolais de cette lutte juste contre la dictature légendaire de Mobutu, lutte qui aura en fin de compte coûté cher aux Congolais, en plus de susciter en eux un espoir inédit et incommensurable.
L.D. Kabila n'a pas vécu assez longtemps, mais à l'avènement de son fils au pouvoir en 2001, nombreux sont ceux qui ont eu la naïveté qu'il serait au moins pareil à son père, en termes de leadership et d'actions révolutionnaires. Ils ont dû déchanter eu fil des années, et je me réjouis qu'il n'en reste pas beaucoup (hormis peut-être sa petite famille et quelques naïfs - j'allais dire quelques aveugles).
Certes, L.D. Kabila n'avait rien d'un démocrate - et Dieu sait si c'est de démocratie (à l'occidental) qu'il faut - mais il a su, en très peu de temps, donner l'impression que les choses pouvaient évoluer positivement, et que le Congolais pouvait recouvrer sa dignité, se remettre au travail, et prospérer. Cela allait-il durer? Là n'est pas mon propos.
Son fils, par contre, a contribué à tout remettre à néant, avec l'excuse bienveillante des rébellions successives (dont la dernière en cours du M23 !). Il peut se targuer d'avoir réunifié le pays, mais cela ne suffit pas: à mes yeux (et j'espère aux yeux de la majorité des Congolais) il devait plus : réunifier le pays, pouvoir consolider cette unité, mais aussi construire son économie, ses infrastructures, ses institutions (surtout), ses systèmes éducatif et sanitaire, ...
Même sur le plan idéologique, je puis parier la perception que les Congolais ont aujourd'hui de leur avenir est loin, très loin d'égaler celle qu'ils avaient en 1997 - 1998, avant le début des sinistres rébellions du RCD et du MLC. Or, cette espérance est essentielle, en ce qu'elle joue un rôle de leitmotiv, de stimulant. Le leadership de L.D. Kabila avait ceci de magique qu'il était parvenu à remettre les gens sur la voie du travail et de l'abnégation, de l'amour et du don de la patrie. L'autorité de l'Etat avait été rétablie en un rien de temps, contrairement aux slogans que les autres balancent à longueur des journées, sans les accompagner d'aucune action concrète et cohérente. Il était brutal, me diront certains. La méthode est discutable, mais permettez-moi de voir les résultats. Franchement, les maux congolais sont si enracinés et si nombreux qu'on ne peut pas les traiter avec la simple carotte. Il faut la chicotte. Hélas, après Kabila L.D., on a eu droit - jusqu'à présent - à un président aux mains molles et aux idées inconnaissables. Et vous serez d'accord que cela n'arrange rien? Bien au contraire...
A suivre...
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