Eux, ce sont des jeunes de Goma, révoltés par la situation que traverse leur pays, et soucieux de faire advenir un changement radical des choses, dans la non-violence...
Vendredi 21 septembre dernier, alors que le monde célébrait
la Journée internationale de la paix (sous le thème : « une paix
durable pour un avenir durable »), des centaines de jeunes intellectuels
congolais ont manifesté pacifiquement à Goma, capitale provinciale du
Nord-Kivu, pour clamer leur désir (à eux aussi) d’une paix durable en
République Démocratique du Congo, et exiger la justice pour les millions de congolais
victimes des guerres et des conflits qui endeuillent ce pays et son peuple
depuis deux décennies.
La manifestation avait commencé par une marche (ou plutôt
une « ballade », comme les concernés préfèrent l’appeler) sur une
distance de plus ou moins huit kilomètres, à partir du lieu dit
« terminus » sur la route de Sake, pour déboucher à l’esplanade de
l’Office national du café, sur la principale avenue de la ville (le
« boulevard » Kanyamuhanga).
Sur place à l’esplanade de l’ONC – qui, pour les jeunes de
Goma épris de changement, n’est pas sans rappeler la célèbre « place
Tahrir » du Caire – les manifestants, auxquels s’étaient joints quelques
milliers de personnes, avaient présenté des témoignages oraux et visuels sur
les horreurs de la guerre (notamment une exposition de photos des massacres
commis par différents protagonistes des conflits depuis 1996).
La révolution et ses symboles
Chaque couleur a un sens... |
Un autre geste lourd de signification : dans leur
ballade, ils se sont arrêtés au rond-point dit du cercle sportif
(officiellement baptisé « rond-point de la Paix »), où est érigé un
monument en l’honneur des soldats congolais et en hommage de la paix. Le
monument représente deux soldats au garde-à-vous, portant des emblèmes
de
l’armée congolaise, ainsi qu’un canon et un tas d’armes brisées
au-dessus
desquelles survole une colombe. Ils ont entonné l’hymne national pendant
que
deux d’entre eux (un jeune homme et une jeune fille) enveloppaient d’une
étoffe
blanche le canon et le tas d’armes. Ils ont ensuite gardé quelques
minutes de
silence en hommage à ceux des militaires congolais tombés vaillamment
sur le
front entrain de combattre pour la paix, avant de poursuivre leur
marche. Pour
ceux qui ne connaissent pas Goma, ce monument est construit au pied du
mont-Goma, à quelques dizaines de mètres seulement du siège du
commandement
militaire du Nord-Kivu (la Huitième Région militaire).
Des messages forts, sans détours…
Dans les messages transcrits sur leurs calicots et les
morceaux de papier distribués au long de leur « ballade », ces jeunes
révoltés n’étaient pas allés par quatre chemins, comme à l’accoutumé. Ils
étaient directs et incisifs, signe qu’eux ont déjà gagné au moins une
bataille : celle de la peur. Voici quelques-uns de leurs messages :
-
« Est de la RDC : à qui profite la
guerre ? En tout cas, pas à nous » ;
-
« Deux décennies de guerres, sept millions
de morts, trente-cinq millions de litres de sang versé ; des millions de
blessés, de veuves, d’orphelins, de disparus, de réfugiés et de déplacés, c’est
assez ! Nous voulons la paix maintenant » ;
-
« Non à la force internationale neutre. Oui
à la formation d’une armée républicaine et professionnelle. Personne ne peut
mieux nous défendre que nous-mêmes » ;
-
« Rapport Mapping : deux ans déjà que
les congolais attendent l suite… ONU, quel est encore votre
prétexte ? » ;
-
En deux décennies, l’AFDL, le RCD, le MLC, la
LRA, les ADF/NALU, le FNL, le CNDP, les différents groupes MAYI-MAYI, les FDLR,
le M23, etc., ont tué des millions de congolais. Cela suffit, nous voulons la
paix et la justice. Maintenant !».
Le jeudi 20 septembre, ces jeunes avaient sillonné les rues
de Goma pour mobiliser et sensibiliser la population sur la nécessité, voire
l’urgence qu’il y a à vaincre la peur, la résignation et l’attentisme qui
maintiennent les congolais dans un état de quasi-esclavage politique, et
l’inviter déjà à prendre part à la manifestation pacifique qui allait avoir
lieu le lendemain. Des milliers de messages écrits en français et en swahili
avaient ainsi été distribués (ouvertement et en pleine journée).
La population a lu avec intérêt les messages distribués sur des bouts de papier. Elle n'a pas caché son admiration face au courage et à la non-violence de ces jeunes révolutionnaires. |
Sur leur parcours, comme lors de la réunion tenue sur leur
« place Tahrir », le 21 septembre, tout le monde était surpris par
leur courage, leur détermination, leur attitude non-violente (à Goma les gens
sont habitués à des manifestants qui cassent tout sur leur passage, insultent
tout le monde, volent, brutalisent). Les
gens étaient tout aussi séduits par les messages diffusés, tant ils reflètent
le sentiment de la majorité silencieuse des congolais. Le courage de le dire de
façon aussi directe et précise, sans se voiler la face ou profiter de l’abri
d’un studio de radio, ne pouvait pas ne pas susciter de l’admiration, si bien
que certains trouvaient ces jeunes « trop téméraires ». En fait, les
congolais ont beau être ou passifs, ou attentistes, ils n’en sont pas moins
révoltés. D’où le nombre d’étudiants, de fonctionnaires ou de commerçants qui
ont tout fermé, ce jour-là, pour se mêler dans la foule des jeunes
manifestants.
L’intervention brutale de la police
Pendant plusieurs heures, le meeting de la « place
Tahrir » de Goma s’est tenu dans la sérénité. Par moments, des
motards et d’autres curieux excédés par l’horreur des témoignages voulaient
poser des actes de violence, mais ils étaient vite rappelés à l’ordre par ces
jeunes visiblement très disciplinés. Des témoignages étaient lus dans les
mégaphones, tandis que toutes les personnes qui le souhaitaient passaient voir
les photos des horribles massacres exposées sur un tissu tendu entre deux
piliers de l’esplanade. Pendant ce temps, les jeunes manifestants étaient assis
calmement, en cercle autour du feu d’un pneu allumé en signe de deuil, sur une
petite partie de la route. La voie étant assez large, la circulation avait sur
la chaussée s’était poursuivi sans difficultés, à part que certains
automobilistes s’arrêtaient de temps en temps pour lire les messages écrits sur
les banderoles, ou écouter ce qui se disait sur les mégaphones. Les
manifestants auraient prévu de faire leur feu sur une place inoccupée, plus loin de
la route, mais le matin du jour de la manifestation des camions transportant
des véhicules neufs y avaient été
stationnés. Alors, ils avaient dû
choisir la moindre des choses entre s’en tenir à leur plan, au risque de brûler
ces véhicules, et occuper une petite partie de la route…
La manifestation s’est ainsi poursuivie jusqu’à ce que la
police vienne tout gâcher. Dans un premier temps, une trentaine de policiers
armés jusqu’aux dents avaient entouré les manifestants, et tiré des bombes
lacrymogènes au milieu d’eux. A leur grande surprise, au lieu de se disperser,
les jeunes manifestants se sont agenouillés à même le sol, près de leur feu,
impassibles, et se sont mis à scander des chants de révolte, les mains levées
vers le ciel. Les policiers se sont alors retirés quelque temps, tandis que
toute la foule qui s’était éloignée lors des tirs des bombes lacrymogènes
accourait pour rejoindre à nouveau ces jeunes dont l’intrépidité et l’attitude
étonnaient tout le monde. Au même moment, des dizaines de journalistes des
médias locaux et internationaux prenaient des images et faisaient des
interviews tous azimuts. A quelques mètres de la grande place où se tenait la
manifestation, deux auto-blindés de la Monusco avaient pris position. Mais les
casques bleus observaient la scène, sans intervenir. Certains d’entre eux
prenaient des photos, comme tout le monde.
Des policiers, ou une bande de brigands enragés ?
Quelques minutes après leur premier coup de force, les
policiers étaient revenus. Cette fois, ils avaient formé une ceinture autour
des manifestants, qui étaient toujours agenouillés, les mains levées vers le
ciel, à côté de leur feu. Le commandant de l’unité d’intervention s’était
avancé, sans arme, et avait discuté avec les jeunes manifestants pour les prier
de « vider les lieux » car la situation risquait de dégénérer. Ils
avaient accepté sa proposition, et lui avaient indiqué qu’ils allaient retirer
leurs banderoles de l’esplanade pour se retirer tranquillement, en passant
devant les militaires de la Monusco, auprès de qui ils souhaitaient faire
passer un ultime message. Sitôt promis, sitôt fait. Ils ont décroché leurs
calicots, et se sont dirigés vers l’endroit où étaient stationnés les
auto-blindés de la Monusco. Pendant quelques minutes, ils ont exhibé aux
casques bleus une banderole sur laquelle il était écrit : « La
meilleure façon de nous protéger, nous civils congolais, c’est de nous rétablir
la paix. La Monusco doit y œuvrer ou s’en aller ». C’était le même message
qu’ils avaient adressé quelques jours auparavant à Monsieur Hervé Ladsous,
Sous-Secrétaire général des Nations Unies pour les opérations de maintien de la
paix, lors de son passage à Goma, le 11 septembre.
Après cette exhibition exécutée sans heurts, ils avaient
commencé à ranger leurs calicots, et avaient empruntés une route secondaire
devant ramener chacun chez lui lorsque, brusquement, la trentaine de policiers
laissés dernière à l’esplanade de l’ONC sont venus en file indienne, en
courant, les ont entourés, et ont chargé leurs fusils. Les jeunes se sont
rassis, les mains sur la tête, en criant « la paix, la paix, la
paix ».
L’ordre a été donné de tirer (donné, selon
plusieurs témoignages, par le Colonel Oscar NTAYAVUKA, qui commande la
police dans la ville de Goma). Alors les policiers, tels des chiens sans
discernement que lance un maître contre des voleurs, se sont mis à
tirer à
balles réelles, à l’aveuglette, pendant trois à cinq minutes. Bilan :
deux
blessés par balles, dont un grièvement. Ensuite ils se sont roués sur
ceux qui
n’avaient pas pu ou voulu s’enfuir (dont moi-même qui m'entretenais avec
les jeunes manifestants, après avoir couvert une grande partie de la
manifestation). Une dizaine de jeunes ont été ramassés, frappés de
tous côtés et, dans leurs cris de douleur, dépouillés de tout ce qu’ils
avaient
sur eux (argent, téléphones portables, documents d’identité, …), avant
d’être
jetés comme de vulgaires choses dans un pick-up et emmenés au cachot de
la
mairie de la ville. J’oubliais de dire qu’entre-temps, le maire de la
ville
était présent, ainsi que le commandant de la police/ville de Goma (le
donneur d'ordre),
son adjoint, et de nombreux agents des services dits de renseignements.
Nous avons été frappés sans ménagement par ces
brigands de
policiers. Un cou de poing dans l’œil, un coup de botte par ici, un coup
de
crosse par là, pendant qu'ils nous traînaient sur le sol comme des
bandits de grand chemin…
Le moins que je puisse dire est qu’ils se sont bien régalés. En même
temps, ils nous arrachaient tout ce que nous avions sur nous.
Après notre arrestation, la situation a failli
dégénérer
dans le centre-ville de Goma. C’était comme si un terrible vent venait
d'y
souffler. On nous a raconté que la situation n’était redevenue
normale qu’après près d’une heure. (Qui a, dans ces conditions, troublé
l'ordre public ? Les manifestants, ou la police et ses irresponsables de
donneurs d'ordre ? Je vous laisse répondre...)
Nous avions passé quelques minutes seulement dans le cachot
de la mairie, le temps de nous ôter nos chaussures et nos ceintures (un autre
butin pour nos policiers sans scrupule). Rapidement, des agents des
renseignements sont venus nous « récupérer », mes compagnons
d’infortune et moi. J’ai eu beau leur rappeler ma qualité d’avocat (et les
privilèges qui s’y attachent normalement), ils ne voulaient rien entendre. Bien
au contraire, ils semblaient vouloir fracasser les mâchoires à tout le monde.
Une dizaine de journalistes qui nous avaient suivis se sont vus refuser de nous
parler. Ils devaient se contenter de nous compter…
Tortures et intimidations
Serge Bagala, 22 ans, les balles l'ont atteint dans les deux jambes. |
Pendant une demi-heure, nous avons été copieusement
frappés et torturés : matraque, gifles, coups de poing, électrochoc, …
Après nous avoir terrorisés, ils nous ont présentés devant des officiers de
police judiciaire pour les auditions. Mais même au cours des interrogatoires,
nous continuions d’être frappés. Des collègues avocats qui avaient accouru pour
m’assister ont été soit priés d’observer sans dire mot, soit méprisés et tenus
à l’écart, nonobstant l’insistance et l’évocation des dispositions
constitutionnelles qui accordent à toute personne le droit d’être assistée à
toute étape de la procédure pénale. Le sergent KAPAPULA Félicien, agent à la
P2, s’est particulièrement illustré dans les actes de torture et de
maltraitance nous infligés, si bien que ses propres collègues en sont venus à
le dénoncer eux-mêmes auprès du responsable du bureau, arguant qui si l’un de nous
venait à mourir, il serait tenu pour responsable.
Nous avons passé la nuit dans un cachot d’à peine deux
mètres sur cinq, sans fenêtre si ce n’est un trou étroit par lequel se
faufilait un mince filet d’air et de lumière. Nous étions au nombre de quatorze
(avec ceux que nous avions trouvé dedans), entassés à même le sol sur de
misérables cartons. Un grand sceau disposé derrière la porte fait office
d’urinoir. Nous n’avions rien mangé, rien bu, et tout le monde se tordait de
douleur. Des milliers de questions nous traversaient l’esprit : quelle
allait être la prochaine étape ? Combien de personnes avaient trouvé la
mort ou avaient été blessés par les balles de la police ? Comment nos
familles allaient-elles être informées de notre situation ? Combien de temps
ce calvaire allait-il durer ? Ces questions étaient d’autant plus ardentes
que la plupart d’entre nous expérimentaient la prison (ou le cachot) pour la
toute première fois.
Absence d’autorisation ou d’information préalable
L’on a accusé les jeunes manifestants de n’avoir pas obtenu
l’autorisation, ou de n’avoir pas informé à l’avance la mairie. A supposer
qu’une autorisation préalable soit nécessaire (ce qui n’est pas le cas), ou que
l’information n’ait pas été donnée à temps aux autorités urbaines : cela
donne-t-il le droit à la police ("agents de l'ordre") de tirer à balles réelles sur des jeunes gens
désarmés, assis à même le sol, non agressifs, et qui n’ont pas essayé un seul
instant de s’opposer à une interpellation ?
Quand la politique s’y mêle…
Au départ, les officiers de police prétendaient que nous
avions commis des troubles à l’ordre public, et que nous avions manifesté sans
autorisation. Deux accusations qui ne tiennent pas debout, d’autant plus
que : d’une part, les manifestations publiques en RDC ne sont pas soumises
au régime de l’autorisation, mais à celui de la simple information. D’autre
part, si quelqu’un avait causé un trouble à l’ordre public, ce sont bien les
policiers, de la manière dont ils ont intervenu. Des enregistrements vidéo et
audio de la manifestation peuvent en témoigner.
Hélas, vite, des politiciens en mal d’inspiration ont trouvé là une occasion de montrer une
fois encore leur capacité de nuisance – la seule capacité qu’on ne peut hésiter
à leur reconnaître ! Car le lendemain de notre arrestation, le samedi 22
septembre, alors que nous étions transférés au parquet de grande instance
(grâce à la pression positive exercée en sens inversée de celle des politiciens
par un certain nombre de personnes à Goma et ailleurs), les services de
renseignements ont joint à nos procès-verbaux un rapport indiquant que nous
étions poursuivis de « collision
avec un groupe rebelle (le M23, en l’occurrence), et de dissipation d’armes et
munitions de guerre ».
Personnellement, je ne savais quoi penser face à un tel
ridicule. Non seulement nous n’avions pas été interrogés la veille sur quoi que
ce soit de ce genre, mais aussi les policiers qui étaient venus nous arrêter
(ou nous massacrer, qui sait ?) reconnaissaient eux-mêmes que les
manifestants n’avaient à aucun moment levé le moindre caillou contre qui que ce
soit. Bien plus, des caméras avaient filmé toute la scène, du début jusqu’à la
fin. Les messages véhiculés ne comportaient rien de subversif, et tout s’était
passé en pleine journée, au vu et au su de tout le monde.
C’est plus tard que nous apprendrons que les politiciens
appelaient de toutes parts pour exiger que cette audace fût réprimée « de
façon exemplaire », en vue de dissuader toute nouvelle velléité. Naturellement, ceux qui entretiennent le
système dénoncé par ces jeunes ou ceux qui en bénéficient d’une manière ou
d’une autre se sentent menacés par de telles initiatives, d’autant plus
lorsqu’elles sont le fait de jeunes intellectuels intrépides, assez
intelligents pour ne pas mordre à l’hameçon de la violence, et capables de
convaincre et de mobiliser des masses de personnes.
Il fallait voir comment les magistrats évitaient
littéralement ce dossier, craignant sans doute de se brouiller avec les membres
de l’exécutif dont dépend leur promotion, leur traitement, voire leur vie, tout
simplement. Pire, on m’a parlé de mes propres collègues avocats qui n’ont pas
osé intervenir, ne serait-ce qu’en signe de solidarité, tellement l’affaire
était « politisée ». Quelle lâcheté ! Quelle bassesse !
Dieu merci, il y a encore quelques rares personnes qui ont du courage et qui
osent défendre la vérité et la justice. C’est grâce à eux que le samedi 22
septembre, au soir, alors que certains avaient voulu nous expédier à la
sinistre prison centrale de Goma en attendant un procès expéditif la semaine
qui allait suivre, nous avons été libérés, sans le moindre frais.
La luta continua…
Un jeune manifestant narguant le feu ! |
Cette jeunesse est une lueur qui est entrain de percer peu à
peu les murs obscurs où certains voudraient voir les congolais rester
éternellement. Je suis fier de m’être trouvé parmi eux, et je n’entends pas
renoncer à ce noble combat, au moment même où il commence à toucher ses cibles
et à les mettre mal à l’aise.
Au moment où j’écris ce billet, deux autres jeunes sont aux
arrêts, à Goma, pour avoir osé organiser une conférence-débat sur le
rétablissement de la paix durable à l’Est de la RDC. Je me rappelle les mots de
ce magistrat qui se demandait si l’on n’était pas entrain de vouloir ériger en
infraction le fait de réfléchir ! Nous-mêmes devrons attendre trente jours
avant que notre dossier ne soit définitivement classé. Une chose est sûre, le
Congo profond est entrain de s’éveiller, et ce ne sont ni la barbarie
policière, ni le chantage et la calomnie qui consistent à associer tous ceux
qui osent se défaire des moules de la pensée politique congolaise au M23 ou à
je ne sais quel groupe rebelle, ni même la privation de liberté qui vont
arrêter la marche inexorable vers la révolution.
Si j’avais un conseil à donner aux politiciens
congolais (de
quelque bord que ce soit), ce serait : limitez les dégâts que vous avez
déjà causés à ce pays, écartez-vous, laissez la jeunesse remettre les
choses à leur place. Entêtez-vous, et la révolution qui a déjà commencé
vous emportera,
impitoyablement ! Personne n'empêchera le changement de venir au Congo.
Vous pouvez le retarder, mais pas l'étouffer... A bon entendeur, salut !