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samedi 19 octobre 2013

La prière quotidienne d'un "Gomatracien"...

Seigneur,
Merci pour cette autre journée qui s'achève enfin. Tu m'as épargné de la folie des motards et des mayibobo, aussi bien que d'une hospitalisation malgré cette poussière toxique qui est devenue notre lot quotidien. Tu m'as surtout béni de ces quelques fretins et de cette mesure de foufou dont moi-même et ma famille venons de nous rassasier. Je te rends grâce Seigneur d'avoir fait que mon bailleur soit retenu par la coupure de la route à Masisi et ne vienne pas m'importuner. Je t'exalte parce que Kambale n'a pas été chassé de l'école aujourd'hui; Chirimwami a vendu assez de cannes à sucre pour notre repas de demain; et Mahoro n'est s'est pas noyée dans le lac en allant puiser de l'eau.  

Oh! Seigneur, pour cette nuit, protège-nous contre les voleurs à mains armées qui ne manqueront pas de visiter notre quartier. Veille sur notre papa qui est encore en route afin qu'il ne croise ni les policiers ni les commandos en patrouille qui pourraient le dépouiller de tout, voire lui ôter la vie. Éloignes de nous, Seigneur, le démon de l'incendie de maison en planches, au Nom puissant de Jésus. Fais en sorte que la guerre n'éclate pas de nouveau cette nuit. Souviens-toi, Dieu de bonté, de ma grand-mère souffrante et sans abris au camp de Mugunga, et aussi de mon oncle enlevé hier par les miliciens au village, ainsi que de ma tante qui se remet péniblement d'un viol collectif.

Seigneur, là où nos dirigeants ont échoué à ramener la paix, tu restes notre seul espoir; là où les hommes les plus puissants sont incapables d'instaurer la justice, tu es notre dernier rempart. Apporte dans notre province et dans notre pays la paix et la justice, et donne-les-nous en partage, pour ta plus grande gloire. Amen !  

lundi 14 octobre 2013

De la paix à vendre (poème)







La paix, sans mentir
J’en ai plein mon tirelire
Assez pour inonder les Grands-Lacs
D’ici la prochaine Pâques

J’en ai d’excellente qualité
Durable et bon marché
Rien avoir avec ces hypothétiques cessez-le-feu
Que peinent à assurer de coûteux Casques Bleus

La paix que je propose n’est pas une contrefaçon
A base d’accords chimériques, d’impunité, non
On n’en vend pas dans les sordides sommets
Les conférences… ces soi-disant foires à paix

La paix que je propose est authentique
Faite à base de gouvernance démocratique
Avec une dose d’équité sociale et de justice
Qui prémunit contre toute allergie et tout vice

A vous Kaguta, Kagame et Kabila
Pour qu’à Kinshasa, Kigali et Kampala
Le peuple martyrisé revive en paix
Voilà l’offre généreuse que je vous fais !

J’ai juste besoin d’une avance de volonté politique
Et de garanties de réformes prolifiques
Inutile de brandir vos chèques de discours et de promesses
On m’a dit qu’ils ne valent pas une once

La société « Communauté internationale »
Le partenaire si puissant, si crucial 
Je veux sa caution maximale, c’est nécessaire
Pour peu qu’elle soit lucide et sincère…

Hâtez-vous, l’investissement en vaut la peine
Avant que les peuples lassés ne se déchaînent
Les armées, les arsenaux – je ne suis pas prêtre 

– Ce sont de bons serviteurs, de mauvais maîtres.

Jean-Mobert N.S., Extrait de "Rimes enrhumés", 2013.

samedi 12 octobre 2013

RD Congo : Des signes que Joseph Kabila pourrait se maintenir au pouvoir au-delà de 2016

L'on soupçonnait le président Joseph Kabila de vouloir faire réviser l'article 220 de la constitution qui, entre autres choses, limite la durée de son mandat à 5 ans renouvelable une seule fois, en vue de pouvoir se représenter aux élections de 2016 pour un troisième mandat, et - pourquoi pas - devenir rééligible à vie. Cependant, à mesure que les jours passent, il semble fort bien qu'une stratégie beaucoup plus subtile soit entrain de se mettre en place : la prolongation pure et simple de l'actuel mandat au-delà de 2016, quitte à mettre tout le monde devant un fait accompli...

Joseph Kabila lors de la clôture officielle des concertations nationales à Kinshasa, le 5/10/2013. Photo: Radio Okapi
Révision constitutionnelle, une idée trop dangereuse pour Joseph Kabila...pour l'instant

La sortie en juin dernier du livre très controversé du Secrétaire général du parti présidentiel, le PPRD, Evariste Boshab, intitulé : "Entre la révision constitutionnelle et l'inanition de la nation", avait soulevé un véritable tollé au sein de la classe politique et de la société civile Congolaise. Assez pour permettre au camp présidentiel de mesurer le danger de l'implosion sociale que présenterait dans l'immédiat l'idée de faire réviser le fameux article 220 de la constitution pour assurer à Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Hostilité d'autant plus prononcée que nombreux sont les Congolais qui peinent encore à admettre la légitimité des institutions actuelles issues des élections de novembre 2011, à quoi s'ajoutent les frustrations causées par la persistance de l'insécurité dans l'est du pays, et les accusations de complaisance, d'incompétence, voire de complicité dont une opinion de plus en plus importante accable le président Joseph Kabila et son régime.

Depuis, les proches de Joseph Kabila ont multiplié les déclarations, expliquant à qui veut les entendre qu'Evariste Boshab n'a fait qu'exprimer une "opinion scientifique et personnelle", et que la question de la révision constitutionnelle n'était pas à l'ordre du jour dans la "Majorité présidentielle". Les participants aux concertations nationales qui se sont achevées le 6 octobre 2013 sont allés dans le même sens de l'apaisement, en indiquant dans leurs recommandations que l'article 220 de la constitution devait être respecté. 

Alors, bonne foi de Joseph Kabila et sa "Majorité présidentielle", ou simple changement de plan ? Les récentes déclarations des personnalités comme le nouveau président controversé de la Commission nationale électorale, l'abbé Apollinaire Malu-Malu, ou encore le président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku, ne laissent plus beaucoup de doutes. 

Le recensement général de la population : la bonne parade ?

La règle de la continuité de l'Etat et des institutions est bien connu de tout le monde, même des profanes. Elle peut se résumer en cette phrase : "les animateurs des institutions du pays restent en place jusqu'à l'installation effective de ceux qui sont élus pour les remplacer". Peu importe que l'on respecte ou pas les délais constitutionnels. La règle est posée notamment à l'article 222 de la constitution de la RD Congo. 

Si donc Joseph Kabila devait rester au pouvoir au-delà de 2016 au nom de la continuité de l'Etat, faute d'élections devant désigner son successeur, il serait dans la légalité. La présidence de la République ne serait d'ailleurs pas la première institution à se retrouver dans pareille posture, puisqu'au jour d'aujourd'hui le Sénat, dirigé par le "semi-opposant" Léon Kengo wa-Dondo, de même que les gouverneurs de province et les assemblées provinciales, ont largement dépassé la durée de leur mandat de cinq ans, qui a expiré en 2011. Mais ils restent en place pour la simple (et "bonne") raison que les élections devant pourvoir à leur renouvellement n'ont toujours pas eu lieu. Et pour bénéficier de cette brèche, pas besoin de modifier la constitution; pas besoin de toucher au fameux article 220 de la constitution que les opposants à Joseph Kabila prennent pour leur fétiche-miracle contre son maintien au-delà de 2016. Les pauvres !

Dans un point de presse mercredi 9 octobre 2013 à Kinshasa, la déclaration de l'abbé Malumalu, nouveau président de la CENI, indiquant que les prochaines élections seraient organisées "à l'issue du prochain recensement général de la population" avait intrigué plus d'un observateur. En effet, ce recensement général de la population - le second dans l'histoire du pays, après celui réalisé il y a de cela plus de 29 ans, en 1984 - est censé débuter en 2014 et se terminer avant la fin de 2015. Mais il pourrait bien, pour une raison ou une autre, aller jusqu'en 2016, voire au-delà : problème de financement, difficultés logistiques ou techniques, ou bien, le meilleur de tous, un blocage politique pur et simple pour retarder le recensement..."autant que de besoin". Et Dieu sait que sur ce dernier coup, les politiciens Congolais peuvent être particulièrement brillants. 

"Le jour où on organisera les élections..."

Dans une interview sur RFI vendredi 11 octobre 2013, répondant à la question pourtant explicite du journaliste qui insistait pour savoir si le président Joseph Kabila partirai en 2016, le président PPRD de l'assemblée nationale, Aubin Minaku, a enfoncé le clou en déclarant : 
"Le président de la République partira après les prochaines élections. Parce que selon la constitution congolaise, une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue de façon démocratique. Le jour où on organisera les élections présidentielles dans cette République, et que ce sera gagné par quelqu’un d’autre, celui-là remplacera Kabila".

Aubin Minaku a soigneusement évité le chiffre "2016", lui préférant une formule vague : "...après les prochaines élections". Mais il a surtout pris le soin de rappeler la fameuse règle de la continuité des institutions : "Une institution libère les fonctions quand il y a une autre qui a été élue de façon démocratique". (Juriste de formation, Aubin Minaku a-t-il pu manqué de peser ses mots?). En enfin la phrase assassine : "Le jour où on organisera les élections, et que ce sera gagné par quelqu'un d'autre...". Ça peut être en 2016 ou n'importe quand. Le jour où cela sera possible, ou nécessaire,...

Ce n'est pas excessif de penser qu'il se trame un plan de prolongation du mandat de Joseph Kabila au-delà de 2016. L'annonce qu'il devrait faire la semaine prochaine devant le congrès, en rapport avec les conclusions des concertations nationales, va probablement en révéler un peu plus sur ses véritables intentions. En tout cas, la formule de la prolongation est nettement plus facile et relativement plus "douce" qu'une révision constitutionnelle. Pas besoin de consulter le parlement ni le peuple : juste s'abstenir de faire ce qui rendrait possible l'organisation de la présidentielle en 2016. Il n'en demeure pas moins que le risque de protestations demeure, si jamais ce plan se confirmait. On peut juste espérer que ce ne soit qu'un banal suspense; que les élections se tiendront bel et bien en 2016; qu'elles seront meilleures que celles de 2011; et que Joseph Kabila n'y prendra pas part.

dimanche 6 octobre 2013

Souriez avec moi ! Je suis de retour sur Blogger...

Bonjour à toutes et à tous !

Après près de cinq mois d'absence - mon Blogger s'était bloqué aussi miraculeusement et aussi soudainement qu'il s'est débloqué - je suis heureux de vous retrouver.

Je vous réitère mes excuses pour cette longue et pénible interruption, qui était totalement étrangère à ma volonté.

Je ne puis vous dire combien je suis heureux de retrouver la possibilité d'utiliser ce blog, que votre fidélité et vos remarques bienveillantes ont réussi à me faire aimer tant.

Vous m'avez beaucoup manqué...

A très bientôt, avec un billet de (ré)inauguration !

Bien à vous,
JM